Abeille et pollen.jpg
 

Notre apiculture, nos valeurs…

  • Une apiculture respectueuse des abeilles, de l'homme et de son environnement.
  • Une apiculture sédentaire, sans transhumance aucune, et qui compose avec le paysage existant.
  • Une apiculture faite de réserves hivernales de qualités avec la restitution aux abeilles de leur miel en fonction de leur besoin.
  • Une apiculture favorisant le retour de l’abeille noire endémique dans nos ruchers afin de participer à la préservation de cette espèce adaptée à nos régions, puisque vieille de plusieurs millénaires.
  • Une apiculture qui s'engage pour améliorer la qualité de nos biotopes en favorisant le dialogue avec les différents acteurs impliqués (collectivité public, collectivité privée, agriculteurs, apiculteurs...)

L’abeille noire…

Vous avez dit abeille noire ?

L’abeille mellifère, Apis mellifera est une espèce très diversifiée présente sur la plus grande partie de la Terre. Elle porte bien son nom puisque de tous les hyménoptères, c’est la seule espèce qui confectionne du miel comme source d’énergie. On en connaît au moins vingt-quatre sous-espèces. L’abeille noire, Apis mellifera mellifera pour les érudits, est la sous-espèce ouest-européenne de l’abeille mellifère. On distingue trois groupes principaux appelés « lignées évolutives », soit :

A : En Afrique, origine probable de l’ensemble des lignées

C : Au centre de l’Europe, des Balkans au Danube

M : En Europe de l’ouest et au nord de l’arc alpin, de l’Espagne à la Scandinavie jusqu’à l’Oural.

C’est la lignée de l’abeille noire.

Ces lignées se subdivisent en différentes populations (sous-espèces) qui sont elles-mêmes composées de populations régionales (écotypes) adaptées à un petit territoire; ainsi une abeille des Cévennes n’a pas le même cycle biologique qu’une abeille du bassin Lémanique.

Certaines sous-espèce d’abeilles peuvent être donc proches géographiquement et interfécondes, pourtant elles se sont adaptées et développées sur des territoires différents. Cette séparation s’est produite grâce aux chaînes de montagnes (Pyrénées, Alpes,…) qui ont permis aux abeilles d’acquérir un patrimoine génétique riche et surtout spécifique à leurs zones respectives de naissance.


quelles sont les caractéristiques propres à l’abeille noire ?

Jusqu’aux années 80, cette abeille est restée sauvage, donc peu confrontée à l’anthropisation, aux actions de la main de l’homme. Sa population était si nombreuse que la nature permettait une sélection génétique conservant les individus les plus adaptés et les plus compétents. C’est cette sélection naturelle qui a permis à notre abeille indigène d’antan d’acquérir une autonomie et une robustesse sans égal, impliquant une belle capacité d’auto-renouvellement, d’adaptation aux saisons, aux crises climatiques, aux intempéries, etc. Une de ses grandes qualités est de gérer le développement de sa population au cours des miellées saisonnières, ce qui implique notamment une fine gestion de ses réserves.

Dans son aire d’indigénat, l’abeille noire fait preuve de grandes capacités d’adaptation et elle est très rustique. Cette abeille est une très bonne butineuse et pollinisatrice. Elle est dotée d’une grande puissance de vol et capable de se déplacer par basse température, paramètre important sous nos latitudes.

  1. Autonomie et robustesse
  2. Développement du couvain à la mesure des réserves disponibles
  3. Très bonne butineuse et donc pollinisatrice
  4. Elle vole à basse température

En résumé, pourquoi protéger l'abeille noire ?

 

Intérêt patrimonial

Cette sous-espèce est la seule à avoir survécu aux grandes glaciations en Europe et à avoir pu recoloniser tous les espaces des Pyrénées à l’Oural. Présente en Europe de l'Ouest depuis un million d’années, l'abeille noire est donc parfaitement adaptée à nos climats et nos paysages. Il s’agit d’un patrimoine génétique irremplaçable, à préserver et à transmettre aux futures générations et à tous les acteurs de l'agriculture.

NB : L’hybridation, ou métissage, en lien à de massives importations d’abeilles allochtones (non-indigènes) participe à la fragilisation de cette sous-espèce locale. Croisées avec des abeilles moins autonomes et moins adaptées au milieu, les abeilles hybrides sont plus faibles et demandent davantage de soins et d’entretien. À terme, ces abeilles métisses risquent de ne plus comporter ni les caractéristiques initiales de l’abeille importée (docilité et rendement), ni les capacités de résistance de l’abeille noire.

 

Intérêt écologique

L’ensemble des causes affaiblissant les abeilles ne devrait pas nous faire oublier que cet animal devenu « d’intérêt agronomique » subit aujourd’hui les conséquences d’une domestication par l’Homme au détriment du maintien de ses qualités naturelles et de son lien avec le milieu. L’utilisation de l’abeille par l’homme se fait dans des conditions qui deviennent défavorables à l’espèce toute entière.

Les pollinisateurs ne sont pas interchangeables : ils ne vivent pas dans les mêmes milieux ni aux mêmes périodes de l'année et butinent des fleurs différentes en fonction de la longueur de leurs trompes. Plus adaptée au climat local, l’abeille noire va vraisemblablement assurer une pollinisation plus constante, régulière et variée que les sous-espèces importées.

 

Intérêt économique

Plus résistante, d’une grande longévité, l'abeille noire demande moins d’entretien aux apiculteurs et sa production de miel est plus régulière. Elle est adaptée à une apiculture sédentaire pollinisant ainsi les milieux et les cultures.

 

Intérêt scientifique

Les chercheurs poursuivent aussi des objectifs qui ne trouvent pas directement une application concrète, mais qui conduisent à une meilleure compréhension du monde vivant. Ainsi, la biologie particulière de l’abeille convient bien à l’étude des mécanismes évolutifs : quand et comment une espèce apparaît-elle ? Comment a-t-elle évolué jusqu’aujourd’hui ? Selon quelles modalités a-t-elle colonisé son aire de distribution actuelle ?

Chez l’abeille, les scientifiques sont spécialement intéressés par quatre caractéristiques.

1°- Une aire de répartition très importante

L’abeille est présente depuis le cercle polaire jusqu’au cap en Afrique du Sud, et de l’Angleterre à l’Oural. Cette large répartition témoigne d’une capacité d’adaptation à des situations écologiques variées, et donc d’une grande variabilité biologique (biodiversité).

2°- L’haplodiploïdie

Contrairement aux mammifères, les mâles d’abeille sont haploïdes et les femelles (ouvrières et reines) sont diploïdes. De même, il n’y a pas de chromosomes sexuels chez l’abeille, mais un seul gène du sexe. Lorsqu’une abeille est homozygote pour le gène du sexe, cela donne un mâle dont la larve est mangée par les ouvrières. Lorsqu’il y a beaucoup de mâles diploïdes, cela conduit à l’observation de couvain lacunaire.

L’haploïdie du mâle a aussi pour conséquence que les caractères qu’il porte s’expriment automatiquement (contrairement à un individu diploïde). De ce fait, les gènes délétères entraînent la mort du mâle : c’est une sélection draconienne qui ralentit la transmission de caractères nuisibles à la survie de l’espèce.

3°- L’eusocialité *

L’abeille vit en société pérenne dans laquelle s’organise la division du travail. Très peu d’espèces ont adopté cette stratégie.

4°- La fécondation multiple

Plusieurs mâles, environ une quinzaine dans nos régions, s’accouplent avec une seule reine (on parle de polyandrie). Ces mâles se rassemblent dans des congrégations, zones particulières où se déroulent les accouplements. Ce comportement est à la base d’un important brassage des gènes qui évite la consanguinité et augmente donc la diversité biologique.

Texte tiré en partie du site de l'association mellifica

Le parrainage, une alternative ?

Nous proposons la possibilité de parrainer une ou plusieurs ruches habitées d’abeille noire, afin que chaque personne rendue sensible par la préservation de l’abeille endémique puisse nous aider à faire un petit pas dans cette direction. Ainsi nous pourrons ensemble favoriser la réhabilitation de cette magnifique sous espèce d’abeille de nos campagnes d’antan, espérant ainsi léguer aux générations futures la continuité des bienfaits de 6 millions d’années d’évolution et d’adaptation à nos régions.

Intéressé ? Rendez-vous sur la page dédiée au parrainage.


Référence et liens...

Nous tenons tout particulièrement à remercier chaleureusement l’association l’abeille noire des boutières, pour la mise à disposition de leur savoir, et du contenu de leur documentation.

Association l'abeille noire des boutières

Abeille et nature

Association Mellifica

Liste des plantes mellifère

Liste des arbres mellifère

Les jachères apicoles, par le Dr. Michel Desjobert

Pollinis


ABEILLE NOIRE - Le Monde 20180818_QUO.jpg
 

🐝 Participez à la reconstruction d'un monde agricole et culturel favorable à l'abeille noire, notre abeille locale, aujourd'hui menacée.